Animation·Critiques Films·Dreamworks·Films

Critique – Sinbad : La Légende des Sept Mers

Bon, qu’on se mette d’accord, j’adooore Sinbad !

Étonnament, Sinbad, La Légende des Sept Mers (que l’on va appeler tout simplement Sinbad, si vous voulez bien m’éviter un foulure du poignet) est une des œuvres les plus méconnues de Dreamworks. Sorti en 2003, le film est déjà la 8ème création originale du studio. Celui-ci a réalisé de sacrées films, c’est indéniable, il suffit de penser au Prince d’Egypte, à la saga Dragons, ou même à la saga Shrek (dans ses beaux jours hein !), mais pour l’opinion général, Sinbad ne ressort pas dans les premières places. Néanmoins, il reste pour moi, à coup sûr, à la quatrième ou cinquième place de mon classement des films Dreamworks ! J’espère alors vous faire découvrir cet énergique voyage en mer, ou du moins vous donner envie de le revoir, pour clore en beauté le chapitre « Pirates » de l’année 2017 !

 

Pour ceux qui habitent dans une grotte

Cette huitième création Dreamworks est donc l’histoire du farouche et séduisant pirate des 7 mers : Sinbad ! Accompagné de tout son équipage, personnages tous plus attachants les uns que les autres, sans oublier Spike son meilleur acolyte à la bave bien pendue, il détrousse les honnêtes passants afin d’appâter le butin nécessaire pour prendre sa retraite sur les îles Fidji ! Malheureusement, lors de l’un de ses énièmes pillages, c’est le bateau de son meilleur ami d’enfance, Proteus, qu’il aborde. Ce dernier est en mission pour son pays, Syracuse : rapporter le Livre de la paix à bon port, pour protéger son peuple du mauvais sort.

Jusque-là, cette histoire aurait pu rester seulement plaisante, mais c’est là qu’intervient l’ultime personnage qui va donner à cette œuvre tout son charme : Eris, la déesse du chaos. Par un tour de force, elle va faire accuser Sinbad, à tort, du vol du Livre de la paix. Le séduisant pirate va donc être jugé coupable, et condamné à mort. C’est vaillamment que Proteus se désigne pour prendre la place de Sinbad à la potence, lui laissant alors un délai pour récupérer l’artefact des mains de la déesse malfaisante. Sinbad n’aura pas d’autres choix que de foncer à la recherche du Livre car Marina, la petite amie de Proteus, est bien décidée à lui faire tenir sa promesse ! S’en suit un périple merveilleux, remplie d’action et de poésie, jusque dans les terres d’Eris, le Tartare, à l’autre bout du monde.

Ce film d’animation a beau ne durer qu’une heure et demie, l’intrigue n’en est pas moins ultra bien ficelée et l’aventure haletante ! Cette œuvre vous prend aux tripes et ne vous lâche pas une seconde.

 

Pour aller plus loin

Des personnages bien stylés !

Sinbad

Ah ce redoutable charmeur des mers ! J’ai beau être 100 % hétéro, ce mec a vraiment de l’allure (eh oui je sais c’est un personnage d’animation !). Non mais sérieux, ses cheveux mi-longs, son bouc et sa moustache, ses muscles saillants, son habileté au combat, même son machisme complètement assumé, tout en lui transpire l’homme viril ! Et qui de mieux placé pour doubler cette virilité que le grand séducteur Patrick Bruel (Brad Pitt en VO, t’imagine un peu le truc ?) ? Sa voix lui va absolument comme un gant !

Sinbad
Non ? Rien ? Moi je suis fan !

Proteus

Le meilleur ami de Sinbad remplit son rôle de prince vaillant à la perfection. Juste, noble, droit, il n’hésite pas une seconde à croire son ami d’enfance (pourtant reconnu comme le plus roublard des pirates) quand celui-ci lui assure ne pas avoir volé le livre de la paix. Qu’est-ce que j’aurais aimé en savoir plus sur leur enfance commune à ces deux-là. Les voir faire les quatre cent coups, profiter de leur jeunesse à leur manière, voguer sur les mers, tels deux amis soudés à vie… J’aurais tant aimé partager leur complicité, leur respect mutuel. Décidément, les films de l’âge d’or de Dreamworks aiment beaucoup les relations fraternelles dans ce genre, après Tulio et Miguel dans La Route d’Eldorado, Ramsès et Moïse du Prince d’Egypte, le studio rempile un coup avec ce couple de valeureux marins !

Proteus
Une bien belle amitié !

Marina

Aaaah cette Marina ! Autant vous l’avouez tout de suite, j’en suis sombrement tombé amoureux quand j’étais plus jeune ! Elle a vraiment tout de la femme parfaite. Splendide et majestueuse quand il s’agit d’endosser son rôle de diplomate, mais farouche et guerrière une fois le masque tombé. Ses cheveux courts au vent, son allure gracile, et son accent… aah cet accent ! Monica Bellucci parle-moi, et ne t’arrête plus ! Son cœur tiraillé entre deux amours : celui pour son fiancé qu’elle veut sauver de la potence en aidant le farouche pirate à retrouver le livre de la paix, et celui pour la mer, l’appel de l’aventure, et par continuité, son amour pour Sinbad.

Marina
La classe quoi !

Eris

Ne l’oublions pas, la sauvage et destructrice déesse chaotique : Eris. Rien que son nom inspire la discorde ! Non mais sérieux, avez-vous déjà vu un film d’animation représenter aussi bien une déesse du chaos ? Tout son design transpire la roublardise, la tromperie et la malveillance (et je ne parle pas du fait que ce soit une femme !). Ses cheveux noirs de jais ondulant constamment tels des tentacules prêts à embrocher ton cœur. Son faux sourire en coin cachant en vérité des crocs acérés. Sa façon de se déplacer et toute sa gestuelle : volatile, mélange de fumée et d’eau, inatteignable en somme… Cette déesse de la discorde fait froid dans le dos autant qu’elle inspire le respect !

Eris
Brrr !

L’équipage

Il n’est pas en reste. Du massif bras droit de Sinbad : Kale, jusqu’à la sympathique vigie, amicalement baptisé le Rat (allez savoir pourquoi !), en passant par son meilleur ami à quatre pattes, tous les compagnons de Sinbad inspire la franche camaraderie et les tapes dans le dos ! Qu’est-ce qu’on aimerait voguer sur les océans à leurs côtés !

Kale
Mieux vaut l’avoir avec soit que l’inverse ! Sacré Kale !

En résumé, tout un florilège de personnages extrêmement attachants et inspirants !

 

Une histoire sans prétention qui fait son job à merveille !

En effet, l’intrigue est simple. Un héros : Sinbad, un opposant : Eris, un objet de quête : le livre de la paix, des péripéties haletantes : combat avec les différents montres de la déesse de la discorde. Rien de novateur à ce niveau-là. Mais c’est si bien fait, si bien respecté. Toutes nos questions trouvent des réponses, et le film laisse assez de mystères et de pistes sur les personnages pour nous pousser à inventer la suite de leurs aventures. Juste parfait.

Le plan d’Eris fait sens, elle avait prédit les réactions des différents personnages : le courage de Proteus à prendre la place de Sinbad à la potence et la couardise du pirate à laisser son ami pour mort et continuer sa vie. Ce plan aurait mené Syracuse à sa perte, mais c’était sans compter sur Marina, promise de Proteus, qui s’assurera que Sinbad mène à bien sa mission ! Et le film nous rappelle bien à deux reprises que lorsqu’un dieu fait une promesse, celle-ci ne peut être rompue. Donnée qui sera fort utile à Sinbad dans cette histoire ! Enfin bref, tout tient la route et c’est vachement cool !

Croix
Croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en enfer !

Quant aux péripéties, j’en suis fort féru ! Les détracteurs du film lui reprocheront son animation 3D des monstres, faisant « taches » sur le reste de l’animation en 2D. Personnellement, ça ne m’a pas tant gêné, je reste plus concentré sur leur design vraiment sympa. D’autant plus qu’il y en a un paquet ! Entre le kraken de la scène d’introduction, en passant par les sirènes, le poisson géant et le griffon, il y a de quoi passer un bon moment !

Griffon
De nos jours ça pique un peu les yeux, mais à l’époque ça passait crème !

Et c’est sans parler du Tartare, le royaume d’Eris. Je suis complètement fan, encore une fois, du design de cet endroit ! Le désert, les ruines, la représentation des monstres en tant que constellations, tout inspire le chaos.

J’adore également cette libre inspiration de différents textes et mythologies. L’histoire reprend clairement celle de Sinbad le marin des contes des Mille et une nuits, tout en y incorporant des éléments de la mythologie grecque : Eris la déesse de la discorde, les sirènes de l’Odyssée, le Tartare représenté comme les enfers… Bref, Sinbad a tout de l’Ulysse réinterprété à la sauce Dreamworks, voguant sur les mers dans sa propre Odyssée.

 

Une musique à la Dreamworks : poignante et efficace !

Le dernier point, et non des moindres, que j’aimerai aborder est bien entendu la musique. C’est la musique qui me fait retenir une œuvre, qui l’incorpore dans ma mémoire à jamais, et qui me remémore tous mes souvenirs d’enfance liés à ce film. Et la musique de cette œuvre, sans être sublime, a tout pour plaire ! Le thème principal des passages d’action est si entraînant, il reste en tête et fait de votre journée une aventure époustouflante (même si vous ne faites que cuisiner des pâtes ! Si si, tentez l’expérience vous verrez !). Je me souviens parfaitement vivre ce sentiment d’angoisse quand j’entendais le thème d’Eris ! Quelque chose de sombre se trame, une ombre avance, dès l’ouverture du film après le logo Dreamworks. Mais de loin, ma musique préférée reste le thème de Syracuse : noble, puissant, plein d’espoir. Une mélodie qui te fait prendre une grande inspiration et profiter du moment présent, du calme avant la tempête. Je vous la mets juste ici si jamais vous voulez revivre ce moment !

 

En conclusion, un film que je recommande à tout enfant en quête d’aventure et de rêves, à tout parent voulant partager ce moment magique avec sa progéniture, et à tout fan d’œuvre bien ficelée du début à la fin. Bref, j’adooore…

 

Ma petite histoire

J’ai découvert ce film l’année de sa sortie, mais sans jamais en avoir entendu parler. Je devais donc avoir 9 ans. Mon père est revenu un jour avec cette cassette (oui oui, c’était au temps des cassettes vidéo !), et c’est avec curiosité que je l’ai dévoré avec ma sœur. J’étais à l’époque à Courchevel pour le week end. Il faisait bien froid donc je ne vivais pas l’aventure comme Sinbad et Marina, finalement peu vêtus, mais ça ne m’a pas empêché de savourer ce film ! Je me souviens des étoiles dans mes yeux, de l’angoisse que me procurait Eris, du sentiment d’aventure qui me prenait les tripes. J’ai joué tout le lendemain à revivre les péripéties du pirate, avec mes action man (on fait comme on peut hein !), et puis ce film est lentement sombré dans les limbes de ma mémoire, englouti par la masse d’autres films que j’adorais et regardais sans cesse. Il faisait donc partie de ce type de films que j’aimais vraiment mais que je regardais peu, ce qui fait que j’avais toujours un plaisir incommensurable quand je ressortais la cassette, peut-être une fois tous les deux ans. Et je prends toujours autant de plaisir à le regarder maintenant. Son classement dans mes meilleurs films Dreamworks est plus qu’honorable et j’espère qu’il le restera à jamais !

Un autre souvenir est maintenant lié à ce film : c’est en effet le tout premier article que j’ai écrit pour ce blog, le gardant sous la main pour une publication future. Même après seulement quelques mois, on peut commencer à sentir une évolution de style (et une diminution des fautes d’orthographe haha !). Le premier d’une longue série d’articles ! 

Votre dévoué passionné,

The Red Squirrel

Laisser un commentaire